dimanche 6 novembre 2016

Cousteau et sa grande odyssée !


A l'occasion de ce film hommage au grand pionnier des pionniers écolos ("L'Odyssée")... 
Voilà que "refleurissent" toutes les plantes carnivores anti-Cousteau qui rivalisent de médisances et calomnies pour tenter de le dénigrer et salir sa réputation !
Petite rediff ici donc de l'un de mes vieux articles sur le sujet publié sur FB :

==> Moi je me demande vraiment ce qu'ils ont dans la tête tout ces "bien-pensants qui n'aiment pas que ....." (!).... Et s'en prennent à un vieux reportage de plus de 60 ans !

Franchement .... Y a donc pas eu d'autres documentaires marins depuis ?
C'est là le simple témoignage d'une époque .... Pourquoi aujourd'hui encore chercher a polémiquer .... En plus l'intéressé a déjà largement fait amende honorable .... Et il n'est même plus là pour répondre !

A moins que cette polémique soit juste entretenue pour dégommer Cousteau et tenter de salir sa mémoire ? (*)

Après s'en être pris à Voltaire, à Gandhi, et à d'autres grands esprits .... Pourquoi pas Cousteau hein .... Ne pouvant pas arriver à sa cheville .... Autant le piétiner autant que possible ! 
  
Pfffffffff

Moi ce qui m'a particulièrement exaspéré, c'est ce dessinateur qui isole quelques minutes de ce reportage pour le commenter avec tant d'arrogance et de mesquinerie ....

Franchement, j'aurais bien aimé voir ce qu'il aurait fait lui-même il y a 60 ans .... Alors que la prise de conscience écologique et animalière n'était même pas encore apparue dans les consciences .....
Consciences qui sortaient d'une nouvelle guerre mondiale atroce emplie d'horreurs inimaginables .... (!) (A ce propos :

Comme l'explique notamment l'océanographe Eric Hussenot :
- Si l'on remonte aux années 1950, on peut être terrifié par le comportement de Cousteau alors qu'il découvre les océans : il fait financer les déplacements de la « Calypso » par des compagnies pétrolières, dynamite les coraux, embarque à bord des otaries au plus grand mépris des règles environnementales... 
Sauf qu'à l'époque, ces règles étaient inconnues : « L'écologie n'existait tout simplement pas. L'homme pensait qu'il était sur Terre pour dominer la nature, et Cousteau agissait dans cet esprit-là. Quand il a pris conscience du danger qui menaçait les océans, il a contribué de manière considérable à la vulgarisation de l'écologie. » 
Du coup, le commandant est à l'origine de « la grande renommée de l'océanographie française » conclut le directeur d'Océania....



(*) Et si finalement - au delà du médisant livre de son fils à qui le père avait fait un procès pour utilisation du nom Cousteau à des fins  uniquement commerciales (**) - il y avait dans l'ombre de ces malveillantes médisances et calomnies médiatiques, la main obscure de ces industries destructrices de la planète que dénonçait notre grand pionnier de l'écologie et Père des "Droits pour les Générations Futures" ?

Comme celle du nucléaire par exemple :

==> Comme le dénonçait déjà Jacques-Yves Cousteau en novembre 1990, présentant "La Faillite de l'Énergie Nucléaire" (l'ouvrage de son ami Henry Kendall, alors professeur de physique de la matière au prestigieux Institut de Technologie du Massachusetts - et Prix Nobel de Physique pour ses travaux sur la structure des noyaux d'atomes (!) -) :
- « LA VÉRITÉ A TOUJOURS ÉTÉ SOIGNEUSEMENT CENSURÉE OU MAQUILLÉE ! »

Et JYC d'ajouter encore :
- « TOUT EST PERMIS POUR RENFLOUER L'AFFAIRE NUCLÉAIRE... MÊME LES PLUS SORDIDES MANIPULATIONS !!! »

Le "Calypso-log" de janvier 1993 y ajoutant encore l'édifiant témoignage d'un retraité de l'industrie CEA-COGEMA, où l'on pouvait lire notamment (Note : Cousteau était alors en pleine campagne de pétition pour la "Déclaration des Droits des Générations Futures") :
« Quel sera le Droit des Générations Futures ?
Elles auront le droit de vivre dans un environnement contaminé et radioactif.
Cela à cause du silence de ceux qui savent et se taisent devant des "manipulations scientifiques" de l'opinion, bien plus graves que toutes les manipulations politiques réunies de ce siècle !... »

En conclusion ?
Peut-être ce que je publiais déjà il y a plus de 20 ans, notamment dans le journal "La Tempérance" (trimestriel n°12, octobre 1994) :
- « Qui ne sait pas que "certaines" entreprises dépensent une fortune - publicité ; propagande ;... - (*) pour nous mentir, et qu'elles vont même jusqu'à organiser pour leurs "meilleurs" agents : des stages de communication !...
Sommet de l'hypocrisie dont l'objectif inavouable est de passer maître dans l'art de la désinformation, de la manipulation de l'opinion, et de l'annihilation de nos consciences, déjà bien atrophiées et malmenées !

L'industrie du nucléaire toute entière vante ainsi ses mérites, son humanisme et son "écologisme" ; cette industrie de malheur et de destruction (n'oublions pas que l'énergie nucléaire a été surtout développée pour approvisionner en matières premières les bombes et armements du même nom) évoque "le monde merveilleux et radieux" (SIC) qu'elle est censée nous préparer...

La vérité ?
Accepter tout de même l'évidence ; ne nous faisons pas plus aveugles et sourds que nous le sommes déjà :
L'avenir de l'énergie nucléaire c'est un monde où nos chères générations futures auront le droit d'ingurgiter de l'air, de l'eau et des aliments radioactifs... Elles auront le droit de vivre dans un environnement irrémédiablement contaminé dans des sites naturels défigurés, des carrières d'extractions contaminant et tuant régions entières et populations environnantes ; pas encore la population française, mais déjà les populations indiennes du Canada, aborigènes d'Australie, ou indigènes d'Afrique...

Combien de temps encore parviendrons-nous à nier notre responsabilité ?

Le tri du minerai multiplie encore la pollution radioactive et dissémine ses poussières dans toute l'atmosphère terrestre ; à cela s'ajoute encore la pollution chimique de la région concernée.
Partout, des "incidents" (!) et des accidents presque quotidiens surviennent...
Mais heureusement, les "Cadres en Communication" veillent et rassurent et endorment notre conscience qui ne demande pas mieux !


(*) (N’oublions pas que ce texte était publié en 1994 - il y a donc plus de 20 ans déjà -...
Dans le récent numéro de “Sortir du Nucléaire” - printemps 2011 -, on peut lire encore cette toute aussi consternante information, commentaire d’un ouvrage de Jean-François Notebaert et Wilfrid Séjeau “Écoblanchiment... Quand les 4x4 sauvent la planète !” :
« Les militant-e-s antinucléaires connaissent bien l’écoblanchiment, une pratique visant à donner une apparence écologique à des entreprises dont l’activité est au contraire extrêmement polluante. Monsanto et Total, l’industrie automobile et la grande distribution, font partie de ce tableau des imposteurs que proposent les auteurs, où l’industrie nucléaire figure aussi en bonne place :
EDF qui se paye une campagne à 10 MILLIONS D’EUROS
(Plus que son budget annuel de recherche et développement dans les renouvelables !)
... pour “témoigner” (?) de son engagement en faveur  des énergies “vertes” !...
Tandis qu’AREVA abuse de slogans “propres” ...»)

"Nous aurons le destin que nous aurons mérité !"
(disait Albert Einstein...)
"Notre pays a une chance sur cinq de perdre une province entière" !

 Qui le dit ?
Moi, un simple "amoureux de la vie" ?
Non ! Ce sont les propos des scientifiques de l'Équipe Cousteau ; ceux aussi de l'organisation mondiale Greenpeace ; ou encore ceux des physiciens atomistes du "Groupement de scientifiques pour l'Information sur l'Énergie Nucléaire" (GSIEN)...

Le rejet constant de "radio nucléides" par les centrales, même en fonctionnement normal, est dangereux.
De graves effets cancérigènes, génétiques, biologiques et même neurologiques sont passés sous silence ! (...)

Et tandis que des sommes colossales s'envolent pour hypothéquer gravement le monde de demain, d'autres recherches de première importance piétinent lamentablement, faute de crédits !
(Quand on ne met pas carrément des bâtons dans les roues des chercheurs !)...
Ce sont toutes les recherches concernant les économies d'énergie, les éoliennes, les piles photovoltaïques, et, d'une manière générale, toutes les énergies douces, renouvelables et non-polluantes....... »




(**) Jacques-Yves traîne en effet son fils Jean-Michel devant la justice pour avoir utilisé « le nom de Cousteau seul » pour ses « nouvelles activités qui sont essentiellement de nature commerciale ». 
(Wiki : "En 1996, il poursuit en justice celui-ci qui souhaite ouvrir un centre de vacances « Cousteau » dans les îles Fidji" (!))

=> Un juge de San Francisco avait déjà donné raison à l'équipe Cousteau père. Elle contestait l'utilisation du patronyme de Cousteau dans une publicité pour une chaîne d'hôtels qui ne mentionnait pas le prénom de Jean-Michel, actionnaire de la chaîne...


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Jacques-Yves Cousteau ne se définissait pas comme un scientifique mais comme un « marin, technicien océanographique et cinématographique ». 

Il se disait un amoureux de la nature, particulièrement de la mer, en reconnaissant que sa vision avait évolué avec son époque, de l'explorateur-chasseur et pêcheur au logisticien pour scientifiques et protecteurs. 

Avec son grand sourire, et au travers de la télévision, il fit découvrir la vie du « continent bleu » à des millions de spectateurs et téléspectateurs. 

Son fils lui-même nous dit de lui :
=> « C’est lui qui nous a fait découvrir la beauté de notre planète océan, qui nous a amenés à prendre conscience du rôle déterminant de la mer, de son impact sur l’environnement et le climat. C’est lui qui nous a suggéré de modifier nos comportements ! »

Distinctions :
- Membre de l'Académie française
- Commandeur de la Légion d'honneur
- Grand-Croix de l'ordre national du Mérite
- Croix de guerre 1939-1945
- Officier de l'ordre du Mérite maritime
- Commandeur de l'ordre des Arts et Lettres
- Médaille présidentielle de la Liberté
...

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Voilà notamment pourquoi ce film sur "Cap'tain Planet" est si émouvant <3
(Oui.... Je viens de le voir au ciné ; et j'avoue j'ai pleuré avec Jacques-Yves et Simone Cousteau à la mort de leur fils Philippe (et pourtant j'étais bien jeune encore quand c'est arrivé en 1979... 14 ans, et je n'ai vraiment commencé à connaître son travail que dans les années 80... Pour en quelques années - grâce à son fameux "Calypso Log" notamment, m'éveiller à l'écologie, puis militer à fond pour sa si prometteuse et optimiste campagne en faveur des "Droits des Générations Futures" !!!)  :

- Jérôme Salle raconte : 
«... C’était incroyable car pour les gens de ma génération, le commandant Cousteau c’était un peu Jésus Christ, l’un des hommes les plus connus au monde... 
En discutant autour de moi, j’ai réalisé qu’il était en train de tomber complètement dans l’oubli pour les moins de 20 ans, voire les moins de 30 ans. (Note perso : et même bien pire encore, car : décrié, diffamé, calomnié, .... :( )

J’ai donc commencé à regarder ce qui était écrit sur lui. Sur internet, dans les livres, j’ai revu des documentaires et tout cela au final a réveillé une nostalgie d’enfance. ... »

« ... Nous avons d’abord effectué un immense travail de journaliste plus que de scénariste. Et une fois celui-ci effectué, nous nous sommes attelés à l’écriture. Je crois que c’était un bon scénario — en tout cas il plaisait — mais j’avais une petite frustration de mon côté. Le sentiment d’être un peu trop classique, un peu trop biopic d’une certaine manière. C’est sans doute la rencontre avec les acteurs qui a débloqué les choses. Pierre Niney, avec qui je voulais travailler, m’a conforté dans l’idée d’accorder plus de place au personnage de Philippe Cousteau, l’un des fils du commandant. À ce moment, l’opposition entre lui et son père m’a paru une évidence pour construire l’histoire du film... J’ai donc réécrit une nouvelle version en enlevant au passage une première partie sur la jeunesse de Cousteau, ce qui avait l’avantage de me permettre de proposer le rôle à Lambert Wilson qui m’a dit oui presque immédiatement, heureusement ». 

Jérôme Salle a notamment rencontré Jan, la veuve de Philippe Cousteau :
« Nous avons déjeuné ensemble, elle a commencé à me raconter sa vie, à me parler de son mari décédé alors qu’elle attendait leur second enfant... En l’écoutant parler et en la voyant pleurer près de 40 ans après la mort de son mari, j’ai trouvé son histoire d’amour et de vie tellement belle, que j’ai décidé de donner plus d’importance à Philippe dans le film... Philippe Cousteau est un véritable héros de cinéma, y compris dans son destin tragique. ... »


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Jérôme Salle a évité avec une grande habileté l’écueil du procès post-mortem en s’intéressant plus particulièrement à Philippe Cousteau, le fils cadet, le fils préféré. Interprété par un Pierre Niney, d’une grande justesse, émouvant jusque dans ses silences, Philippe Cousteau fut l’un des premiers à porter un regard critique sur son père. Et à exprimer haut et fort son désaccord. 

Alors que le commandant était prêt à toutes les concessions pour pouvoir naviguer, Philippe Cousteau (1940-1979) est d’une génération qui s’est peu à peu éveillée à l’écologie. 
Ce fils de marin devenu aviateur - réalisant ainsi le rêve de son père -, a pu observer sur le terrain les dégâts causés par les humains dans les océans. 
Et son père, de toute évidence, était de ceux qui - dans les années 70 (!) - pensaient encore que l’on pouvait tout faire, tout se permettre, dans cet environnement a priori si vaste et luxuriant.

Ayant rompu avec son père après que celui-ci ait enfermé sur le pont de la Calypso deux otaries, « juste » pour en faire une belle histoire télévisée, Philippe Cousteau accepta finalement de repartir en mission avec lui, pour gagner l’Antarctique. Ils voulaient filmer la valse souveraine des baleines dans ces eaux vierges… Ils n’y trouvèrent que des carcasses de cétacés abandonnées par les chasseurs. 
Jacques-Yves Cousteau a compris alors qu’un point de non-retour était en train d’être franchi. 
Avec son fils, il a ainsi fondé la Cousteau Society pour la protection des océans et s’est engagé personnellement pour obtenir un moratoire sur l’exploitation de l’Antarctique, le fameux traité qui a fait du continent blanc une « Terre de paix et de science ». 

L’Odyssée de Jérôme Salle n’est pas vraiment une biographie du commandant Cousteau. 
C’est un très bon film qui cherche à montrer la transition entre deux mondes : celui de Jacques-Yves, insouciant explorateur de la beauté des océans, et celui de Philippe, prenant conscience de leur si grande fragilité. 
Audrey Tautou, gouailleuse, drôle ou sombre, est parfaite dans la peau de Simone Cousteau, la Bergère, vraie gardienne et âme de la Calypso. 
Une mention particulière pour une scène d’une intense beauté, qui montre Philippe Cousteau nageant avec une baleine et son baleineau. 




Français parmi les plus connus au monde, Cousteau avait aussi des détracteurs :
 - "Un personnage qui a une telle importance qu'il peut décrocher son téléphone et appeler le président des Etats-Unis et avoir une réponse dans les 5 minutes, cela suscite forcément des jalousies"

On a aussi accusé le commandant de sauvagerie sur la faune et la flore :
 - "Ça ressort de temps à autre et ça m'énerve profondément, s'indigne Yves Paccalet. 
Dans les premiers temps, il faisait de l'océanographie comme dans les années 50 : quand on voulait savoir ce que mange un dauphin, on l'attrapait et on lui ouvrait le ventre. Et justement, la vision qu'il a apportée sur la société des dauphins et celle des requins a changé la vision du monde entier sur ces animaux là. C'est grâce à des gens comme Cousteau qu'on a pu commencer à protéger ces espèces et plus globalement l'écosystème marin". 


Et en bonus :
Un excellent article également à lire qui remet à leur places certaines "médisances" à l'égard du grand homme :