dimanche 1 janvier 2012

BONNE ANNÉE 2012




"Un peu de poésie dans ce monde de brutes"...
:oD

C'était il y a 8 ans, déjà...
Mon message de "Bonne année 2004" (sur mon forum "CULTURE NET 2013") : 


BONNE ANNÉE à tous et toutes...
Que la Joie et l'Harmonie puissent enfin régner dans les coeurs et les esprits !!!

Et pour illustrer mes voeux pour cet Éveil de conscience, ce si beau conte d'Andersen, pourtant si méconnu, voire même totalement ignoré par ses fans de "La petite sirène", "Le vilain petit canard", ou "Les habits neufs de l'Empereur" ...
(Il est certes à la fois le plus court mais aussi le plus triste... mais son message d'Amour et de Tolérance y est pourtant là le plus fort, et le plus édifiant (!))
(Et ne manquez pas sa fameuse "Reine des neiges", que j'évoquais justement dans mon précédent message pour un "Joyeux Noël Christique") :

UNE FEUILLE DU CIEL

Tout en haut du ciel, dans l'air le plus épuré, un ange s'envola du jardin du paradis avec une fleur.
En y imprimant un baiser, il fit tomber une feuille. Elle arriva sur la terre, au milieu d'un bois.
Aussitôt elle prit racine et poussa au milieu des autres plantes.

Celles-ci ne voulurent pas la reconnaître pour une des leurs.
"Quelle singulière pousse !" disaient-elles.
Les chardons et les orties étaient les premiers à se moquer d'elle.
"D'où cela vient-il ? C'est quelque graine potagère", disaient les chardons avec dédain.
"A-t-on jamais vu pousser si vite ; est-ce convenable, et croit-elle que nous sommes ici pour la soutenir quand elle fléchira ?"

Vint l'hiver, la neige couvrit le sol...
La plante céleste communiqua à la neige un éclat merveilleux, comme si un rayon de soleil l'eût illuminée par dessous.
Au printemps, elle porta une fleur comme on n'en avait jamais vu d'aussi belle.
Le professeur de botanique le plus renommé du pays en fut averti.
Il accouru muni de son diplôme qui attestait son vaste savoir. Il considéra la plante, l'analysa, goûta de ses feuilles.
Elle ne ressemblait à rien de ce qu'il avait vu. Il ne trouvait aucun genre, aucune famille où la classer.
- "C'est quelque métis, s'écria-t-il enfin, c'est un monstre ; cela ne rentre dans aucun système."
- "Cela ne rentre dans aucun système !" répétèrent chardons et orties.

Les grands et gros arbres virent et entendirent ce qui se passait ; ils ne dirent rien ni en bien ni en mal, ce qui est le plus sage quand on est bête.
Arriva dans le bois une pauvre petite fille, l'innocence même ; son coeur était pur, son intelligence grande par la foi.
Elle ne possédait au monde qu'une vieille Bible par laquelle Dieu semblait lui parler.
Elle y avait appris combien les hommes sont méchants...
Mais elle savait aussi que, lorsqu'ils nous font souffrir l'injustice, lorsqu'ils nous méconnaissent et se moquent de nous, il faut nous rappeler l'exemple du meilleur et du plus pur des enfants de Dieu, qu'ils ont attaché à la croix et dire avec lui :
"Mon père, pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font"...

La jeune fille s'arrêta devant la plante miraculeuse dont la fleur embaumait l'air d'un parfum exquis, et qui brillait au soleil comme un bouquet de feu d'artifice.
Quand le vent agitait ses feuilles, on entendait résonner de célestes mélodies.
L'enfant restait en extase devant cette merveille.
Elle se pencha sur la plante pour l'admirer de plus près et en respirer le parfum.
Elle sentait son coeur fortifié, et son esprit fut éclairé par la divine sagesse.
Volontiers elle eût cueilli la fleur ; mais elle songea que ce serait mal et que la fleur se flétrirait.
Elle ne prit qu'une seule et petite feuille verte qu'elle plaça dans sa Bible, où elle resta fraîche et du plus beau vert...

Quelques semaines plus tard, la Bible fut mise avec la feuille sous la tête de la petite fille, dans son cercueil.
Elle y reposait paisiblement, et sur son visage doux et grave se reflétait le bonheur d'être délivrée de la poussière terrestre et d'être appelée auprès de son créateur.
Pendant ce temps, la plante grandissait, fleurissait.
Les oiseaux de passage s'inclinaient avec respect devant elle.
- "Voilà bien ces étrangers ! grognaient les chardons et les ronces.
Savent-ils pourquoi ils prodiguent ainsi leurs hommages ?
Ce n'est pas nous qui nous conduirons aussi sottement".
Et les vilaines limaces des bois crachaient devant la plante tombée du ciel.

Un porcher, qui faisait provision de broussailles pour allumer son feu, arracha ronces, chardons, orties et aussi la belle plante avec toutes ses racines.
- "Tout cela, se dit-il, n'est bon qu'à faire cuire mes aliments"...

Le roi du pays souffrait depuis longtemps d'une noire mélancolie que rien ne pouvait dissiper.
Pour se distraire, il se mit à s'occuper des affaires de son peuple ; il se fit lire les bons auteurs, et ensuite les écrivains légers et frivoles.
Rien n'y fit.
On s'adressa alors à l'homme le plus sage de l'univers. Il répondit qu'il y avait un moyen de guérir le roi, c'était de lui faire prendre une feuille d'une fleur céleste qui se trouvait dans un bois de son royaume.
Il en donnait la description. On reconnut la plante dont la curiosité s'était un instant émue.
- "Ma foi ! je l'ai arrachée, se dit le porcher, et il y a longtemps qu'il n'en reste plus qu'un peu de cendres".

Voilà pourtant ce que fait l'ignorance !!!...

Le porcher était honteux de lui-même et se fût bien gardé de révéler son méfait.
Après tout, il était bien bon de s'en vouloir.
Les savants s'étaient-ils montrés plus avisés que lui ?

La plante avait disparu.
Il n'y en avait plus qu'une seule feuille dans le tombeau de l'enfant.
Mais personne ne le savait.
Le roi vint lui-même dans le bois pour s'assurer par ses yeux de la disparition de la plante.
- "C'était donc là qu'elle se trouvait, dit-il ; ce sera dorénavant un lieu saint".

Il fit entourer la place par une grille d'or et y fit poser des sentinelles pour la garder.
Le fameux professeur de botanique écrivit une longue dissertation bourrée de science, sur les qualités de la plante divine ; il démontra tout ce qu'on avait perdu en la perdant.
Le roi couvrit d'or chaque page de l'oeuvre, et c'est cet âne qui gagna le plus à l'affaire.
Le roi garda son incurable chagrin...
Et les pauvres sentinelles s'ennuyaient beaucoup dans le bois !




AVEC TOUS MES VOEUX POUR QUE L'ANNÉE NOUVELLE VOUS SOIT RICHE EN TENDRESSE, CONNAISSANCE, HARMONIE, BONHEUR, COMPRÉHENSION, JOIE ...


(Voir également le précédent message envoyé à "Culture Net 2013" le 10 décembre dernier :

==> Et un excellent livre pour commencer en beauté cette année 2004 - ou 2012 (!) :oD - :
"L'ARCHE DE NOA"... par Pascale Noa Bercovitch, qui nous offre là, après son très beau "Oline, le dauphin du miracle", un véritable petit bijou sur les sentiments profondément "humains" ... des animaux !!! ;o)





BONUS


APPEL À L'AMOUR 


Extrait de "L'Appel à l'Amour" de Anthony de Mello, aux Éditions Bellarmin et Desclée De Brouwer... ("Appel" que je publiais déjà en août 2007 sur "Destination 2013") :

... Pensez à une personne indolente et affligée de plusieurs couches de graisse.
C'est une métaphore de ce à quoi votre esprit pourrait ressembler - un esprit mou qui devient, sous ses couches de graisse, de plus en plus engourdi ; trop paresseux pour penser, pour observer, pour explorer, pour découvrir. Il perd sa vigilance, sa vivacité, sa souplesse ; il ne fait plus que dormir.

Regardez autour de vous et vous verrez un grand nombre de gens affligés d'un tel esprit : engourdi, endormi, recouvert de couches de graisse, refusant d'être dérangé, de se réveiller, car il ne veut pas qu'on le remette en question.

De quoi sont faites ces couches de graisse ?
De toutes vos croyances et convictions sur les êtres et les choses, de toutes vos habitudes et attachements.
On aurait peut-être dû vous aider, pendant vos années de formation à gratter ces couches de graisse afin que votre esprit se libère.
Au lieu de cela, votre société et votre culture, celles-là même qui vous ont recouvert de ces couches, vous ont dressé à ne pas les remarquer, à vous laisser bercer par le sommeil et à accepter que les autres - les experts : politiciens, chefs religieux ou culturels - pensent à votre place.
Vous vous êtes ainsi alourdi sous le poids d'une autorité et d'une tradition qu'il ne vous est jamais venu à l'idée d'examiner et de remettre en question. 

Examinons ces couches les unes après les autres.

Première couche : vos croyances !
Que vous soyez communistes ou capitaliste, musulman ou juif, le regard que vous portez sur la vie est biaisé, vous avez un parti pris ; il y a une barrière, une couche de graisse entre la réalité et vous.
En conséquence, il vous est impossible d'avoir une vision, une appréhension directe de la réalité.

Deuxième couche : vos idées !
Lorsque vous vous accrochez à l'idée que vous vous êtes fait d'une personne, ce n'est plus cette personne que vous aimez - ou détestez -, mais l'idée que vous avez d'elle. Vous la voyez agir ou parler ou se comporter en fonction de l'étiquette que vous lui avez collée.
"Elle est stupide", "Il est ennuyeux", "Il est cruel", "Elle est vraiment gentille", etc.
Il y a un écran, une couche de graisse entre vous et la personne...
Lorsque vous la rencontrez, vous ne la voyez que d'après cette idée, même s'il arrive que cette personne ait changé.
Vous rendez-vous compte que vous avez fait cela avec presque tous les individus que vous connaissez ?

Troisième couche : vos habitudes !
Certaines habitudes sont indispensables aux êtres humains.
Comment pourrions-nous nous diriger lors de nos promenades, ou discuter, ou conduire une voiture si nous ne nous reposions pas sur des habitudes ?
Mais les habitudes devraient être limitées aux choses mécaniques - pas à l'amour ni à la vision que l'on a de l'existence.
Qui veut être aimé par habitude ?
Il vous est sûrement arrivé d'être envoûté par la majesté et le mystère de l'océan. Le pêcheur, lui, qui le regarde chaque jour, ne voit plus cette grandeur. Pourquoi ? A cause de l'effet engourdissant de la couche de graisse appelée habitude.
Vous avez une idée arrêtée sur toute chose et, lorsque vous la voyez, ce n'est pas elle que vous regardez dans toute sa fraîcheur nouvelle, mais la sempiternelle, terne, épaisse et ennuyeuse idée née de l'habitude.
C'est ainsi que vous traitez les êtres et les choses, c'est ainsi que vous vous rattachez à eux : vous ne voyez ni leur fraîcheur, ni leur nouveauté ; vous sombrez dans la sempiternelle et ennuyeuse routine produite par l'habitude.
Votre regard a perdu toute créativité, vous êtes devenu incapable de voir les autres car c'est avec des habitudes que vous traitez avec eux et avec le monde ; cela vous permet de vous mettre sur le pilote automatique et de vous endormir.

Quatrième couche : vos attachements et vos peurs !
C'est cette couche qui est la plus évidente.
Recouvrez quelqu'un d'une couche épaisse d'attachement et de peur (et par conséquent d'aversion), et vous cesserez immédiatement de la voir telle qu'elle est réellement.
Rappelez-vous certaines personnes que vous détestez, ou qui vous font peur, ou auxquelles vous êtes attaché, et vous verrez à quel point cette affirmation est exacte.

Comprenez-vous à présent que vous vivez dans une prison créée par les croyances et les traditions de votre société et de votre culture et par les idées, les préjugés, les attachements et les peurs amassés dans votre passé ?
Les murs de votre cellule sont si épais qu'il semble quasiment impossible que vous puissiez les abattre pour entrer en contact avec la richesse de la vie,  de l'amour et de la liberté qui s'étendent au-delà de votre forteresse.
Et pourtant la tâche est loin d'être impossible ; elle est au contraire simple et très agréable.


Que faire pour sortir de cette prison ?

Cette liberté peut s'acquérir en quatre étapes.
- Premièrement : prenez conscience de la présence des murs de cette prison et du fait que votre esprit s'est endormi.
Cette réalité échappe à la plupart des gens, qui passent ainsi leur vie en prison et qui y meurent.
La plupart des êtres sont soumis ; ils s'adaptent à la vie carcérale. Quelques-uns veulent y faire des réformes ; ils se battent pour de meilleures conditions de vie, un meilleur éclairage, une meilleure aération. Bien peu de gens deviennent des rebelles, des révolutionnaires décidé à abattre les murs. On ne peut être un véritable révolutionnaire que si l'on voit d'abord les murs de la prison.

- Deuxièmement : contemplez soigneusement les murs de votre prison.
Passez des heures à observer vos idées, vos habitudes, vos attachements et vos peurs, sans condamner ni porter de jugement.
Regardez bien, et vous verrez les murs s'effondrer.

- Troisièmement : prenez le temps d'observer les choses et les gens autour de vous.
Regardez avec la plus grande attention - comme si c'était la première fois - le visage d'un ami, une feuille d'arbre, un oiseau en vol, le comportement et les traits particuliers de ceux qui vous entourent.
Regardez-les bien et vous les verrez tels qu'ils sont réellement, car vous ne subirez plus l'effet réducteur et abrutissant de vos idées et de vos habitudes.

- Quatrièmement (l'étape la plus importante) : restez tranquillement en place et voyez comment fonctionne votre esprit.
Vous constaterez qu'il est envahi par un flot constant de pensées, de sentiments et de réactions.
Examinez tout cela pendant de longs moments, comme si vous regardiez un film ou le courant d'une rivière.
Vous constaterez très vite que cette contemplation est beaucoup plus absorbante qu'un film ou une rivière, qu'elle est beaucoup plus vivifiante et libératrice.


Comment pourriez-vous prétendre que vous êtes vivant si vous n'êtes même pas conscient de vos propres pensées et réactions ?
Une vie inconsciente, dit-on, ne vaut pas la peine d'être vécue.
On ne peut même pas l'appeler vie ; c'est une existence mécanique, une existence de robot ; un sommeil, une perte de conscience, une mort ; et c'est pourtant ce que certaines personnes appellent vie humaine !
Regardez, observez, remettez en question, explorez et votre esprit se réveillera et se dépouillera de la graisse qui l'encrasse ; vous deviendrez vif, alerte, actif.
Les murs de votre prison s'écrouleront ; et il vous sera donné une vision sans contrainte des choses et des êtres qui vous fera voir la Réalité !... 

ANTHONY DE MELLO

.........................

(*) (A lire aussi, son enthousiasmant "recueil de nouvelles" :
COMME UN CHANT D'OISEAU !
Où l'un des textes les plus jubilatoires est sans conteste : "le Chat du Guru")

J'en parlais évidemment dans mes articles antérieurs... dont, notamment :
"Quand Hari... crucifie Daneel ! (du Coran, de la Bible... et du sionisme !)"
Extrait :
Autre histoire qui pourra peut-être aussi aider à comprendre certaines choses, et que je mentionnais déjà dans mon précédent message "Pensée Olivawienne : 
 Que signifie "connaître l'Illumination" ? »"...
UN EXCELLENT PETIT OUVRAGE D'ANTHONY DE MELLO (...) C'est un recueil d'histoires courtes, provenant de tous les horizons spirituels. Elles sont évidemment toutes excellentes, mais ma préférée reste cependant celle du "chat du Guru". Trop géniale... et édifiante :
« Lorsque, chaque soir, le guru s’assoyait pour procéder à la prière, le chat de l’ashram se mettait dans le chemin et distrayait les priants.
Aussi, ordonna-t-il qu’on attache le chat durant la prière du soir.
Longtemps après la mort du guru, on continua d’attacher le chat durant la prière du soir.
Puis, quand le chat finit par mourir, on amena un autre chat dans l’ashram, pour qu’il puisse être dûment attaché durant la prière du soir.
Des siècles plus tard, les disciples du guru écrivirent de savants traités sur le rôle essentiel d’un chat dans le bon déroulement de la prière... »

("Le Chat du guru" : A lire évidemment comme une parabole qui concerne ici tous les dogmes "figés dans le temps" des religions, philosophies ou idéologies, quelles qu'elles soient : on retrouve là le même mécanisme du conte spirituel, ou philosophique, que l'on trouvait aussi, par exemple, dans "Les experts et l'éléphant" !...)

Que ceux qui ont encore quelques neurones valides pour réfléchir... réfléchissent !


(Mais en se méfiant quand-même de "l'Effet Miroir" !!!  :oD)



AVEC TOUTES MES MEILLEURES PENSÉES !!!


 

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