On reste sur le même sujet que précédemment - et probablement l’article suivant ; la propagande négationniste fait rage actuellement sur mon actu FB (notamment) -….
Avec cette fois le « problème du GIEC »,
qui n’est qu’un problème pour les négateurs acharnés du RCA, mais bon…
Et dans le prochain article, le « problème du désaxement de la Terre », qui d’ailleurs là aussi n’est qu’un « problème » pour les mêmes négateurs qui cherchent tout et n’importe quoi pour expliquer le réchauffement climatique dont pourtant par ailleurs ils réfutent l’existence !
Enfin bref…
Le GIEC, qu’est-il en réalité ?
Tout d’abord mes captures d’écran sur la polémique FB que j’ai eu tout récemment :
Bon allez… après cette mise en bouche,
Mon article intégral … suivi de quelques autres illustrations choisies 😉
Les membres du GIEC ?
« Les membres du GIEC » ça ne veut rien dire.
Les véritables membres du GIEC sont tous les pays de l'ONU puisque le GIEC est une émanation de l'OMM et de l'ONU. Par contre le GIEC rassemble les travaux de milliers de scientifiques de par le monde, donc il faudrait tous les citer !
Le fumeux euh… fameux Gérondeau (*), toujours prompt à dénoncer les conclusions des travaux du Giec, le décrit à tort comme n'étant "pas un groupe d'experts", sans toutefois préciser qu'il n'a lui-même aucune formation ou parcours scientifique, encore moins dans le domaine de la climatologie !!!
Le GIEC, comme toute organisation, possède une administration qui n'est pas composée de scientifiques. Ils sont là pour gérer, ils ne se mêlent pas de science.
Les pays membres désignent des scientifiques pour garnir les différents groupes au nombre de trois. Ce sont ces scientifiques qui lisent la littérature scientifique (ils font ça gratuitement, ils sont payés pour leur travail normal par leur organisme d'appartenance, le GIEC ne les rémunère pas) et établissent les différents rapports.
Des scientifiques extérieurs peuvent apporter des commentaires (François Gervais a été un de ceux-là) qui seront ou pas pris en compte (tout est référencé, donc les questions de Gervais ainsi que les réponses qui lui ont été faites sont publiques et peuvent être consultées)
Il y a bien des "porte parole" comme Jean Jouzel ou Valérie Masson-Delmotte pour la France, mais ils n'ont pas ce titre, ils s'expriment en leur qualité (ils ont été vice présidents du GIEC).
Le président du GIEC lui-même peut aussi être amené à s'exprimer dans les médias. D'autres scientifiques faisant partie des groupes de travail peuvent également s'exprimer chacun dans son pays, plus rarement au niveau international.
Sur le site de Jancovici on peut lire par exemple :
« … Au total, plusieurs milliers d’experts – généralement des chercheurs de renom, mais le processus est ouvert à qui veut, voir plus bas – sont impliqués dans les processus de rédaction et d’expertise organisés par le GIEC. Les disciplines couvertes concernent à la fois des sciences « dures » (physique, chimie, biologie…), au travers de multiples spécialités (voir quelques exemples) et aussi des sciences « moins dures » : on y trouve aussi des économistes, des sociologues… »
Cf. https://jancovici.com/changement-climatique/croire-les-scientifiques/quest-ce-que-le-giec/
{On trouvera un autre extrait un petit peu plus long à la toute fin de cet article !} (***)
Bon, cela dit , j’en parlais déjà dans mon vieil article :
👉 « Le RCA !.... Une "vérité qui dérange" ou... "un mensonge qui arrange" ? »
(http://2013-continuum.blogspot.com/2019/10/mensonge-qui-arrange.html)
Extrait :
… En fait le "GIEC" - "Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat" -, c'est la traduction française. Son appellation d'origine étant : "IPCC", pour "Intergovernmental Panel on Climate Change".
Le rôle du GIEC est “d’expertiser l’information scientifique, technique et socio-économique qui concerne le risque de changement climatique provoqué par l’homme”.
A savoir que le GIEC n’est pas une association de personnes physiques, mais une association de pays ! Ses membres sont des nations, non des personnes physiques...
Aucun individu – et en particulier aucun chercheur – ne peut donc être "membre du GIEC" : les personnes qui siègent aux assemblées du GIEC ne font que représenter des pays membres.
Il ne s’agit donc pas d’un laboratoire de recherche, mais d’un organisme qui effectue une évaluation et une synthèse des travaux de recherche menés dans les laboratoires du monde entier.
En gros, le GIEC effectue une revue de presse d’un genre très particulier : il examine et synthétise ce qui s’est publié dans la littérature scientifique sur la question de l’influence de l’homme sur le climat (et par voie de conséquence sur le fonctionnement du climat, avec ou sans hommes).
C’est un point important, car tout chercheur travaillant dans un des domaine concernés – même quelqu’un qui tenterait de remettre en cause l’influence de l’homme sur le climat – verra ses travaux pris en compte dans le cadre des procédures d’expertise organisées par le GIEC dès lors que cela a donné lieu à publication dans une revue scientifique (par contre le GIEC ne tient aucun compte, et c’est normal, de ce qui est publié dans la presse « ordinaire », sur les sites internet, etc ; seules les revues scientifiques à comité de lecture ou les travaux en cours dans les laboratoires de recherche sont pris en compte) (…)
. Selon les pseudos « réalistes du climat », le GIEC aurait été créé en 1988 à la demande du G7 (G20 aujourd’hui) sous la pression de Ronald Reagan et Margaret Thatcher. (!)
=> Ben non ! Il a bien été créé en 1988, oui, et certes nos deux politiciens cités ici y ont plus ou moins contribué... mais c'était plutôt déjà "sous la pression" d'une certaine prise de conscience écologique - dont je parle notamment dans mon "Bonus" ("Une page d'histoire climatologique") - et surtout sous l’égide de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et du Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue).
Et comme le dit notamment Hervé Le Treut dans cet article de "Reporterre" :
-... À l’époque, on n’observait pas encore le changement climatique mais on savait que des gaz à effet de serre commençaient à s’accumuler dans l’atmosphère.
En 1979 est sorti le rapport de Jule Charney sur le réchauffement climatique.
Ce chercheur très respecté, inventeur des équations du tourbillon quasi-géostrophique, y annonçait qu’un doublement de la concentration atmosphérique de dioxyde de carbone (CO2) entraînerait une hausse des températures comprise entre 1,5 et 4,5 °C.
On savait déjà que ces chiffres étaient énormes, équivalents à une transition glaciaire-interglaciaire. À l’époque, on émettait moins de gaz à effet de serre qu’aujourd’hui et cet horizon semblait encore assez lointain. Mais il n’a cessé de se rapprocher depuis.
En 1980, a été mis en place le Programme mondial de recherche sur le climat. Il s’est ajouté à un programme de recherche sur l’atmosphère déjà existant, le Garp (Global Atmospheric Research Program).
Tous deux étaient sous l’égide de l’Organisation météorologique mondiale, avec des participations de l’Unesco et de l’Icsu (Conseil international pour la science).
Ces programmes ont été l’occasion de commencer à lier les disciplines les unes aux autres : des liens ont été établis entre atmosphère et océans, entre disciplines d’observation et de modélisation.
Le Giec a été créé huit ans plus tard, à la fois d’une initiative de scientifiques conscients d’être face à un problème difficile et important à médiatiser, et d’une décision politique — quand on ne sait pas quoi décider quand on est interpellé sur un problème, on crée une commission (rires).
À l’époque, ce groupe était très confidentiel. J’étais déjà engagé dans l’étude du changement climatique. Je travaillais depuis dix ans au Laboratoire de météorologie dynamique (LMD). J’avais commencé à faire des simulations de changement climatique grâce au premier modèle climatique, en 1986. C’est pourquoi j’ai fait partie des chercheurs sollicités à la création du Giec. J’avais été invité à assister à une réunion à New York et je n’ai jamais trouvé de financement pour m’y rendre ! ...
(Cf. https://reporterre.net/Le-Giec-a-trente-ans-son-histoire-son-role-et-un-climat-toujours-plus-chaud)
…
(*) [Président de la Fédération française des automobile clubs et des usagers de la route…
Le fumeux euh… fameux Gérondeau (*), toujours prompt à dénoncer les conclusions des travaux du Giec, le décrit à tort comme n'étant "pas un groupe d'experts", sans toutefois préciser qu'il n'a lui-même aucune formation ou parcours scientifique, encore moins dans le domaine de la climatologie !!!
Le GIEC, comme toute organisation, possède une administration qui n'est pas composée de scientifiques. Ils sont là pour gérer, ils ne se mêlent pas de science.
Les pays membres désignent des scientifiques pour garnir les différents groupes au nombre de trois. Ce sont ces scientifiques qui lisent la littérature scientifique (ils font ça gratuitement, ils sont payés pour leur travail normal par leur organisme d'appartenance, le GIEC ne les rémunère pas) et établissent les différents rapports.
Des scientifiques extérieurs peuvent apporter des commentaires (François Gervais a été un de ceux-là) qui seront ou pas pris en compte (tout est référencé, donc les questions de Gervais ainsi que les réponses qui lui ont été faites sont publiques et peuvent être consultées)
Il y a bien des "porte parole" comme Jean Jouzel ou Valérie Masson-Delmotte pour la France, mais ils n'ont pas ce titre, ils s'expriment en leur qualité (ils ont été vice présidents du GIEC).
Le président du GIEC lui-même peut aussi être amené à s'exprimer dans les médias. D'autres scientifiques faisant partie des groupes de travail peuvent également s'exprimer chacun dans son pays, plus rarement au niveau international.
Sur le site de Jancovici on peut lire par exemple :
« … Au total, plusieurs milliers d’experts – généralement des chercheurs de renom, mais le processus est ouvert à qui veut, voir plus bas – sont impliqués dans les processus de rédaction et d’expertise organisés par le GIEC. Les disciplines couvertes concernent à la fois des sciences « dures » (physique, chimie, biologie…), au travers de multiples spécialités (voir quelques exemples) et aussi des sciences « moins dures » : on y trouve aussi des économistes, des sociologues… »
Cf. https://jancovici.com/changement-climatique/croire-les-scientifiques/quest-ce-que-le-giec/
{On trouvera un autre extrait un petit peu plus long à la toute fin de cet article !} (***)
Bon, cela dit , j’en parlais déjà dans mon vieil article :
👉 « Le RCA !.... Une "vérité qui dérange" ou... "un mensonge qui arrange" ? »
(http://2013-continuum.blogspot.com/2019/10/mensonge-qui-arrange.html)
Extrait :
… En fait le "GIEC" - "Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat" -, c'est la traduction française. Son appellation d'origine étant : "IPCC", pour "Intergovernmental Panel on Climate Change".
Le rôle du GIEC est “d’expertiser l’information scientifique, technique et socio-économique qui concerne le risque de changement climatique provoqué par l’homme”.
A savoir que le GIEC n’est pas une association de personnes physiques, mais une association de pays ! Ses membres sont des nations, non des personnes physiques...
Aucun individu – et en particulier aucun chercheur – ne peut donc être "membre du GIEC" : les personnes qui siègent aux assemblées du GIEC ne font que représenter des pays membres.
Il ne s’agit donc pas d’un laboratoire de recherche, mais d’un organisme qui effectue une évaluation et une synthèse des travaux de recherche menés dans les laboratoires du monde entier.
En gros, le GIEC effectue une revue de presse d’un genre très particulier : il examine et synthétise ce qui s’est publié dans la littérature scientifique sur la question de l’influence de l’homme sur le climat (et par voie de conséquence sur le fonctionnement du climat, avec ou sans hommes).
C’est un point important, car tout chercheur travaillant dans un des domaine concernés – même quelqu’un qui tenterait de remettre en cause l’influence de l’homme sur le climat – verra ses travaux pris en compte dans le cadre des procédures d’expertise organisées par le GIEC dès lors que cela a donné lieu à publication dans une revue scientifique (par contre le GIEC ne tient aucun compte, et c’est normal, de ce qui est publié dans la presse « ordinaire », sur les sites internet, etc ; seules les revues scientifiques à comité de lecture ou les travaux en cours dans les laboratoires de recherche sont pris en compte) (…)
. Selon les pseudos « réalistes du climat », le GIEC aurait été créé en 1988 à la demande du G7 (G20 aujourd’hui) sous la pression de Ronald Reagan et Margaret Thatcher. (!)
=> Ben non ! Il a bien été créé en 1988, oui, et certes nos deux politiciens cités ici y ont plus ou moins contribué... mais c'était plutôt déjà "sous la pression" d'une certaine prise de conscience écologique - dont je parle notamment dans mon "Bonus" ("Une page d'histoire climatologique") - et surtout sous l’égide de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et du Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue).
Et comme le dit notamment Hervé Le Treut dans cet article de "Reporterre" :
-... À l’époque, on n’observait pas encore le changement climatique mais on savait que des gaz à effet de serre commençaient à s’accumuler dans l’atmosphère.
En 1979 est sorti le rapport de Jule Charney sur le réchauffement climatique.
Ce chercheur très respecté, inventeur des équations du tourbillon quasi-géostrophique, y annonçait qu’un doublement de la concentration atmosphérique de dioxyde de carbone (CO2) entraînerait une hausse des températures comprise entre 1,5 et 4,5 °C.
On savait déjà que ces chiffres étaient énormes, équivalents à une transition glaciaire-interglaciaire. À l’époque, on émettait moins de gaz à effet de serre qu’aujourd’hui et cet horizon semblait encore assez lointain. Mais il n’a cessé de se rapprocher depuis.
En 1980, a été mis en place le Programme mondial de recherche sur le climat. Il s’est ajouté à un programme de recherche sur l’atmosphère déjà existant, le Garp (Global Atmospheric Research Program).
Tous deux étaient sous l’égide de l’Organisation météorologique mondiale, avec des participations de l’Unesco et de l’Icsu (Conseil international pour la science).
Ces programmes ont été l’occasion de commencer à lier les disciplines les unes aux autres : des liens ont été établis entre atmosphère et océans, entre disciplines d’observation et de modélisation.
Le Giec a été créé huit ans plus tard, à la fois d’une initiative de scientifiques conscients d’être face à un problème difficile et important à médiatiser, et d’une décision politique — quand on ne sait pas quoi décider quand on est interpellé sur un problème, on crée une commission (rires).
À l’époque, ce groupe était très confidentiel. J’étais déjà engagé dans l’étude du changement climatique. Je travaillais depuis dix ans au Laboratoire de météorologie dynamique (LMD). J’avais commencé à faire des simulations de changement climatique grâce au premier modèle climatique, en 1986. C’est pourquoi j’ai fait partie des chercheurs sollicités à la création du Giec. J’avais été invité à assister à une réunion à New York et je n’ai jamais trouvé de financement pour m’y rendre ! ...
(Cf. https://reporterre.net/Le-Giec-a-trente-ans-son-histoire-son-role-et-un-climat-toujours-plus-chaud)
…
(*) [Président de la Fédération française des automobile clubs et des usagers de la route…
Et président également de l'Automobile Club Association,… donc très très très lié à l’industrie de la bagnole… et du pétrole !!!] (**)
(**) Aaaaaah… les lobbyistes de l’industrie pétrolière ; on les retrouve beaucoup dans les trucs anti-giec tels les pseudo « climato(ir)réalistes » et « Clintel » !…
Des vrais boulets climato-négationnistes ceux là !!!
J’en parlais déjà également dans un vieil article :
« En septembre 2019, la fondation Clintel, qui dénie le réchauffement climatique, annonce avoir recueilli les signatures de cinq cents scientifiques de treize pays pour adresser à l'ONU une déclaration selon laquelle il n'y a ni urgence ni crise climatique. (!)
Mouais…
Alors déjà :
=> L'organisateur de cette fondation, l'ingénieur Guus Berkhout, est lié à l'industrie du pétrole !!!
Et parmi les quarante signataires français figurent des climato-sceptiques connus et aucun n'a une expertise de climatologie.
Ils sont souvent ingénieurs, la moitié est retraitée et un certain nombre provient de l'industrie du gaz ou du nucléaire.
Le coordinateur pour la France est un mathématicien président de « l’Association des climato-réalistes » et contributeur régulier de Valeurs actuelles.
Les signataires des autres nationalités présentent un profil semblable selon « The Independent » avec des climato-sceptiques, des libertariens et des personnalités, - encore et toujours - liées à l'industrie pétrolière !!!…
👉 « À propos de Clintel et ses fadaises ! »
(https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=pfbid028oHqNENMasnhyZtZdraBTVaHEDJHLpmLuYxJjUodWbcxxjy9tjPpW2oTbD9rSSj5l&id=100069511384924)
Extrait :
« … La "Climate Intelligence Foundation" (ou "Clintel"), basée aux Pays-Bas, a été fondée en 2019 par Guus Berkhout, un géophysicien à la retraite qui a travaillé pour le géant pétrolier Shell, et par Marcel Crok, qui se présente comme un « journaliste scientifique » (!)
Selon des enquêtes publiées dans des médias néerlandais, certains travaux climatosceptiques de Guus Berkhout ont pu être financés grâce à de l'argent provenant d'entreprises pétrolières, dont Shell, ExxonMobil, BP, Total et Saudi Aramco. (…) au moins sept des signataires de cette "déclaration mondiale sur le climat" ont travaillé pour Shell et huit autres dans l'industrie pétrolière, selon les mentions figurant à côté de leurs signatures dans le document. (Marcel Crok a également confirmé à l'AFP que Guus Berkhout avait lui-même travaillé pour le géant pétrolier britannique, "il y a environ 40 ans".)
Les noms de treize autres ingénieurs et géologues pétroliers figurent parmi les signataires, ainsi que ceux de plusieurs spécialistes des mines.
Plusieurs personnes identifiées comme signataires ont aussi des liens, directement mentionnés sur le site ou documentés ailleurs en ligne, avec des groupes américains ouvertement climatosceptiques ! (…)
Ces groupes ont reçu des financements du géant pétrolier ExxonMobil, selon des documents relatifs aux donateurs et aux impôts rendus publics par Greenpeace. ExxonMobil a été accusée de "saboter" la science pour protéger ses activités liées aux combustibles fossiles ! (…)
Eh oui … toujours les mêmes :
Encore et toujours les pétroliers et leurs lobby industriels !!! »
(***) Faut-il croire le GIEC ?
Voilà la question intéressante ! Arrêtons tout de suite le suspense : la réponse est oui.
Les publications du GIEC ont pour seul objet de proposer une synthèse des connaissances scientifiques, qui comprennent à la fois les points qui font consensus et ceux qui font encore débat, sans oublier les incertitudes attachées aux résultats présentés. Ils sont le fruit d’un long débat contradictoire entre experts, qui sont les seuls à même de savoir si une incertitude est gênante ou pas pour formuler une conclusion générale. L’assemblée générale du GIEC, où chaque pays du monde qui dispose d’au moins un scientifique compétent sur le sujet l’y envoie, a toujours approuvé à l’unanimité les rapports d’évaluation publiés.
On peut donc considérer que tout ce qui fait l’objet d’un consensus dans les rapports du GIEC peut être tenu pour une certitude. Il en va ainsi, en particulier, des conclusions suivantes :la concentration de l’atmosphère en CO2 est plus élevée qu’elle ne l’a été sur les 800.000 dernières années,
cette augmentation entraîne un changement climatique dont l’une des caractéristiques (mais pas la seule) est une augmentation de la température moyenne de la planète au niveau du sol. C’est l’ampleur de ce réchauffement qui demeure un objet de débat, mais pas le fait que globalement le climat va changer et en particulier la moyenne des températures va monter.
Dès lors, que penser des quelques individus qui se précipitent de temps à autre devant les caméras ou dans les colonnes de journaux grand public pour contester « les conclusions des scientifiques » ? On peut en dire ceci :La première chose est que le processus d’expertise du GIEC est ouvert à tout scientifique désirant faire des remarques, et qu’il est précisément prévu pour que la contradiction soit gérée entre personnes qui ont les moyens de comprendre de quoi il retourne, et non portée devant un grand public qui n’est pas armé pour y retrouver ses petits. Il ne s’agit pas d’un lieu ou se fomente un complot !
(**) Aaaaaah… les lobbyistes de l’industrie pétrolière ; on les retrouve beaucoup dans les trucs anti-giec tels les pseudo « climato(ir)réalistes » et « Clintel » !…
Des vrais boulets climato-négationnistes ceux là !!!
J’en parlais déjà également dans un vieil article :
« En septembre 2019, la fondation Clintel, qui dénie le réchauffement climatique, annonce avoir recueilli les signatures de cinq cents scientifiques de treize pays pour adresser à l'ONU une déclaration selon laquelle il n'y a ni urgence ni crise climatique. (!)
Mouais…
Alors déjà :
=> L'organisateur de cette fondation, l'ingénieur Guus Berkhout, est lié à l'industrie du pétrole !!!
Et parmi les quarante signataires français figurent des climato-sceptiques connus et aucun n'a une expertise de climatologie.
Ils sont souvent ingénieurs, la moitié est retraitée et un certain nombre provient de l'industrie du gaz ou du nucléaire.
Le coordinateur pour la France est un mathématicien président de « l’Association des climato-réalistes » et contributeur régulier de Valeurs actuelles.
Les signataires des autres nationalités présentent un profil semblable selon « The Independent » avec des climato-sceptiques, des libertariens et des personnalités, - encore et toujours - liées à l'industrie pétrolière !!!…
👉 « À propos de Clintel et ses fadaises ! »
(https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=pfbid028oHqNENMasnhyZtZdraBTVaHEDJHLpmLuYxJjUodWbcxxjy9tjPpW2oTbD9rSSj5l&id=100069511384924)
Extrait :
« … La "Climate Intelligence Foundation" (ou "Clintel"), basée aux Pays-Bas, a été fondée en 2019 par Guus Berkhout, un géophysicien à la retraite qui a travaillé pour le géant pétrolier Shell, et par Marcel Crok, qui se présente comme un « journaliste scientifique » (!)
Selon des enquêtes publiées dans des médias néerlandais, certains travaux climatosceptiques de Guus Berkhout ont pu être financés grâce à de l'argent provenant d'entreprises pétrolières, dont Shell, ExxonMobil, BP, Total et Saudi Aramco. (…) au moins sept des signataires de cette "déclaration mondiale sur le climat" ont travaillé pour Shell et huit autres dans l'industrie pétrolière, selon les mentions figurant à côté de leurs signatures dans le document. (Marcel Crok a également confirmé à l'AFP que Guus Berkhout avait lui-même travaillé pour le géant pétrolier britannique, "il y a environ 40 ans".)
Les noms de treize autres ingénieurs et géologues pétroliers figurent parmi les signataires, ainsi que ceux de plusieurs spécialistes des mines.
Plusieurs personnes identifiées comme signataires ont aussi des liens, directement mentionnés sur le site ou documentés ailleurs en ligne, avec des groupes américains ouvertement climatosceptiques ! (…)
Ces groupes ont reçu des financements du géant pétrolier ExxonMobil, selon des documents relatifs aux donateurs et aux impôts rendus publics par Greenpeace. ExxonMobil a été accusée de "saboter" la science pour protéger ses activités liées aux combustibles fossiles ! (…)
Eh oui … toujours les mêmes :
Encore et toujours les pétroliers et leurs lobby industriels !!! »
(***) Faut-il croire le GIEC ?
Voilà la question intéressante ! Arrêtons tout de suite le suspense : la réponse est oui.
Les publications du GIEC ont pour seul objet de proposer une synthèse des connaissances scientifiques, qui comprennent à la fois les points qui font consensus et ceux qui font encore débat, sans oublier les incertitudes attachées aux résultats présentés. Ils sont le fruit d’un long débat contradictoire entre experts, qui sont les seuls à même de savoir si une incertitude est gênante ou pas pour formuler une conclusion générale. L’assemblée générale du GIEC, où chaque pays du monde qui dispose d’au moins un scientifique compétent sur le sujet l’y envoie, a toujours approuvé à l’unanimité les rapports d’évaluation publiés.
On peut donc considérer que tout ce qui fait l’objet d’un consensus dans les rapports du GIEC peut être tenu pour une certitude. Il en va ainsi, en particulier, des conclusions suivantes :la concentration de l’atmosphère en CO2 est plus élevée qu’elle ne l’a été sur les 800.000 dernières années,
cette augmentation entraîne un changement climatique dont l’une des caractéristiques (mais pas la seule) est une augmentation de la température moyenne de la planète au niveau du sol. C’est l’ampleur de ce réchauffement qui demeure un objet de débat, mais pas le fait que globalement le climat va changer et en particulier la moyenne des températures va monter.
Dès lors, que penser des quelques individus qui se précipitent de temps à autre devant les caméras ou dans les colonnes de journaux grand public pour contester « les conclusions des scientifiques » ? On peut en dire ceci :La première chose est que le processus d’expertise du GIEC est ouvert à tout scientifique désirant faire des remarques, et qu’il est précisément prévu pour que la contradiction soit gérée entre personnes qui ont les moyens de comprendre de quoi il retourne, et non portée devant un grand public qui n’est pas armé pour y retrouver ses petits. Il ne s’agit pas d’un lieu ou se fomente un complot !
Le débat contradictoire est une composante normale de l’activité de n’importe quel scientifique, mais un chercheur compétent pour une discipline donnée procède toujours de la manière suivante pour remettre en cause une théorie généralement admise : il commence par soumettre au jugement de ses pairs, en publiant dans une revue scientifique spécialisée (où les articles sont examinés par d’autres spécialistes avant publication), un article détaillé indiquant pourquoi l’idée que l’on se faisait jusqu’à maintenant est erronée, présentant les travaux qu’ils a mené pour arriver à cette conclusion, et selon quel raisonnement – et quelle confirmations par l’observation ou l’expérience – les résultats le conduisent à proposer une autre explication. Jamais il ne commencera par se précipiter devant les caméras ou dans les journaux grand public pour exposer ses vues : comme il n’y a pas de processus de validation par des individus compétents, de telles publications ne seront jamais portées à son crédit par ses pairs.
A quelques exceptions près (mentionnées ci-dessous), la totalité des « contestations » que j’ai vues à ce jour dans la presse grand public émanait de personnes qui n’ont aucune compétence particulière sur le sujet du changement climatique. Concrètement, les « contestataires » que j’ai vus appartenaient tous à l’une des catégories suivantes :des auteurs non scientifiques dont la lutte contre le changement climatique contrarierait les intérêts personnels ou les thèses qui leur sont chères.
Cela inclut :
- des « ultra-libéraux », par exemple Guy Sorman, ou Philip Stott (signataire d’un article du Wall Street Journal qui est un bijou en matière d’inepties),
- des anti-nucléaires (le nucléaire est une composante possible d’une politique de diminution forte des émissions de gaz à effet de serre ; cet élément intervient probablement pour Yves Lenoir),
- des individus dépendant d’un secteur d’activité fortement consommateur d’énergie fossile (charbonniers, pétroliers, mais aussi aciéristes ou chimistes…)…
- des universitaires ou des ingénieurs qui relèvent d’une spécialité qui n’a pas de lien particulier avec la question de l’influence de l’homme sur le climat (tous les « scientifiques » ne sont pas indifféremment compétents dans tous les domaines, tout comme n’importe quel médecin n’est pas compétent pour parler de greffe des orteils, ou tout garagiste n’est pas apte à changer un tuyau sur la fusée Ariane !) mais qui s’expriment quand même pour des raisons diverses (ego personnel, rôle politique, pression des journalistes ou de certains éditeurs qui cherchent des contradicteurs…).
Ce cas concerne par exemple les propos tenus par Claude Allègre ou, un moment, par Haroun Tazieff, ou aujourd’hui Bjorn Lomborg (qui est universitaire ; il est statisticien), dont on peut lire sur ce site une recension sur ses écrits sur le changement climatique.
- des scientifiques qui ne contestent pas le moins du monde les conclusions du GIEC, mais dont un savant montage audiovisuel ou journalistique a aboutit à leur faire dire une bêtise, sans que ce soit nécessairement le but recherché du reste. Quand, après 1 heure d’entretien, si ce n’est plus, seules 2 phrases – ou 3 minutes -sont reprises dans le journal ou à la télé (cas très fréquent), d’une part ce n’est pas l’interviewé qui les a choisies mais bien le journaliste (c’est donc ce dernier qui choisit ce qu’il va faire dire à l’intéressé), et d’autre part la personne interrogée ne pourra pas nécessairement se relire (ou se revoir pour la télé). Cela favorise incontestablement les contre-sens.
- des spécialistes des hydrocarbures qui sont surtout perplexes sur les scénarios d’émission utilisés, car ils considèrent que nous n’aurons jamais assez de combustibles fossiles pour « fiche en l’air le climat », et après leur scepticisme sur ce point particulier (qui est assurément un objet de débat, mais doit être traité sur la base de chiffres) se transforme sans motif légitime en critique de l’ensemble du dossier.
D’autres manifestations diverses de mauvaise foi, pouvant éventuellement concerner un « scientifique compétent ». Un éminent spécialiste du MIT, Richard Lindzen, a ainsi beaucoup contribué à jeter le trouble en faisant publiquement part de réserves exposées de telle façon que l’on pouvait facilement les prendre pour une remise en cause globale du dossier.
Après que la source de sa mauvaise humeur ait été éradiquée (il était probablement vexé de ne pas être auteur du premier rapport du GIEC en 1990, mais il est auteur du rapport 2001), il a co-signé (en juin 2001) un rapport de l’Académie des Sciences Américaine où il reconnait que le GIEC fonctionne bien et que son rapport d’évaluation reflète parfaitement l’état de la science sur le sujet.
De telles « manifestations de mauvaise humeur » peuvent aussi concerner des chercheurs qui ont envoyé des contributions lors du processus d’expertise et qui estiment ne pas s’être vu accorder l’importance qu’ils méritaient (cela arrive, bien sûr).
- de journalistes qui ont compris de travers ce qu’il y avait dans les publications du GIEC.
Les rapports d’évaluation ne sont pas des documents faciles à lire : ils sont en Anglais, font 800 pages, et il s’agit bien de littérature scientifique, contenant à chaque page des termes tels que « the effects of fresh water pulse on AABW formation », ou encore « AVHRR-derived albedo estimates can now be mapped »…. En France, je suis bien persuadé qu’il n’existe pas un seul journaliste de la presse grand public qui ait lu l’intégralité du rapport du groupe 1, ni même deux chapitres in extenso en ayant tout compris.
Quand un journaliste vous parle de ce document, il le fait sans l’avoir lu : cela peut entraîner quelques effets indésirables !
- de journalistes qui rapportent une contestation sans savoir si elle est valable parce que « il faut toujours un pour et un contre » (beaucoup de journalistes ont horreur des vérités universelles, même quand elles existent pourtant, ce qui n’arrive pas souvent avec les hommes, qui constituent leur pain quotidien, mais arrive parfois en sciences : 2+2 font toujours 4 ; doit-on donner de l’audience à quelqu’un qui soutiendrait que 2+2=3 simplement pour « diversifier les points de vue » ?).
Cet amour de la presse pour les contradicteurs sans savoir s’ils tiennent des propos fondés a certainement joué un rôle central dans l’essor de tous les « contestataires » dont j’ai entendu parler.
- de personnes qui ne lisent que le journal et s’inspirent pour leur propre production littéraire d’un journaliste qui a compris de travers : ils expliquent par exemple que telle conclusion est fausse, alors qu’elle ne figure pas dans les rapports du GIEC, mais seulement – et abusivement – dans l’article utilisé comme source documentaire.
J’en tire du reste mon seul conseil pour ceux que ce phénomène intéresse : ne prenez jamais un article de journal grand public comme référence documentaire valable, remontez aux documents qui sont à la source. Tous ceux qui ont été en position de comparer ce qu’ils savent d’un phénomène technique ou complexe et la manière dont les faits sont généralement rapportés dans la presse me comprendront sûrement !
Enfin il faut savoir que tous les « contre-arguments » qui se placent sur le terrain de la science sont connus depuis bien longtemps des scientifiques compétents puisqu’ils sont précisément examinés et discutés dans les rapports d’évaluation.
En conclusion, une personne qui n’est pas un scientifique travaillant directement sur le sujet – ce qui est mon cas, je n’ai fait que lire une bonne partie des rapports et rencontrer une petite partie des scientifiques travaillant sur le sujet – n’est pas capable de porter un jugement technique sur un domaine qu’il ne connaît pas (je ne me permettrais pas de juger du sérieux des mesures qui ont été faites sur les carottes de glace : sur quelle base pourrais-je le faire ?).
Tout au plus pouvons nous nous poser ces deux questions simples mais essentielles :
- plusieurs milliers de scientifiques de haut niveau, parfaitement respectés par ailleurs (ils comportent des Académiciens de très nombreux pays, par exemple…), ont-ils des raisons particulières de nous raconter sciemment des salades à l’occasion d’un tel cas de figure ? C’est doublement improbable : les résultats sur lesquels ils s’appuient sont parfaitement admis dans d’autres cadres,
- il n’y aurait pas de mobile au crime. L’argument de crier au loup pour avoir des crédits de recherche, entendu parfois, peut sembler recevable a priori, mais il se trouve qu’en Europe, c’est exactement le contraire qui se produit : plus le dossier semble solide, et plus la puissance publique a tendance a considérer que « on en sait assez comme cela et ce n’est pas la peine de financer d’autres recherches ».
Et aux USA, avec le gouvernement actuel, ce seraient probablement plus les scientifiques qui cherchent à remettre le dossier en cause qui auraient des facilités financières !
Au surplus, cet argument pourrait éventuellement fonctionner pour quelques personnes, mais que des milliers de chercheurs, qui sont des gens assez honnêtes par nature, issus de dizaines de disciplines différentes, aient cette même idée en tête en même temps semble totalement improbable.
En tous cas, spéculer là-dessus pour penser que nous n’avons pas à nous faire de souci est un pari que je ne prendrais pas.
- que risque-t-on à ne pas les croire ? On risque d’y laisser une planète confortable, et la peau d’une fraction de nos descendants, ce qui n’est pas rien…
👉 https://jancovici.com/changement-climatique/croire-les-scientifiques/quest-ce-que-le-giec/
Un autre site aussi très intéressant :
👉 « Mieux comprendre le GIEC »
(https://www.calameo.com/books/004420578be183d2ce450)
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A SUIVRE
(ARTICLE ENCORE EN CONSTRUCTION !!!)
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